L'appélation VIH signifie Virus de l'Immunodéficience Humaine.
Il s'agit d'un virus qui s'attaque au système immunitaire humain, le système responsable de la défense de l'organisme, en utilisant les cellules CD4 pour se répliquer. Non-traité, ce virus mène au syndrome d'immunodéficience acquise connu sous le nom de sida.
Il n'existe pas de traitement curatif, à ce jour, pour le VIH. Toutefois, la prise d'antirétroviraux empêchera la reproduction du virus dans l'organisme, maintenant le système immunitaire et empechant l'atteinte du stade sida.
Pour en savoir plus, consultez la section Traitements un peu plus bas.
Le VIH ne se transmet pas dans les activités quotidiennes, que ce soit sur un siège de toilette, la préparation d’un repas commun ou même le partage d’un verre. Il n’est donc pas possible de contracter le VIH par le contact de la sueur ou de la salive d’une personne vivant avec le VIH.
La transmission du VIH est possible lors d’une activité sexuelle, lors de l’accouchement et l’allaitement et le partage de matériel d’injection de drogue, de perçage et de tatouage.
Trois facteurs sont essentiels à la transmission du VIH; le liquide organique, la voie de transmission et l’activité.
Les 5 liquides organiques qui peuvent contribuer à la transmission du VIH sont :
Pour que le liquide biologique puisse transmettre le VIH, ils doivent avoir une charge virale détectable. Voir les précisions plus bas.
Pour qu’il y ait possibilité de transmission du VIH, le liquide organique d’une personne séropositive ayant une charge virale détectable doit entrer dans l’organisme du receveur par une voie d’entrée, ou voie de transmission. Ces voies peuvent être :
Enfin, pour qu’il y ait des risques de transmission du VIH, une activité doit permettre que le liquide organique soit mis en contact avec une voie de transmission. Ces activités peuvent être :
Chaque pratique sexuelle représente un risque de transmission différent. En ce sens, choisir ses pratiques sexuelles contribue à diminuer les risques de transmission du VIH et des autres ITSS. Pour en savoir plus, consulte la section prévention de transmission sexuelle.
La charge virale est l'indicatif du nombre de copies de VIH dans le corps. Plus la charge virale est haute, plus il y a de copies de virus dans le sang. Plus la charge virale d’une personne est faible, plus les risques de transmission sont bas. Avec un traitement suivi adéquatement, la charge virale peut être diminuée à un niveau indétectable, Lorsque la charge virale est indétectable, le VIH est intransmissible sexuellement.
Comme c’est le cas pour plusieurs autres ITSS, il est possible d’être infecté par le VIH et de n’avoir aucun symptôme.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) évolue en quatre stades durant lesquels les symptômes peuvent varier.
Le premier stade d’infection, la primo infection a lieu les premières semaines après la contamination. C’est durant les 2 à 4 premières semaines que la personne nouvellement infectée peut ressentir des symptômes ressemblant à ceux de la grippe comme la fièvre, la fatigue, l’enflure des ganglions, la perte d’appétit et les maux de tête. Ces symptômes ne sont toutefois pas ressentis par toutes les personnes nouvellement infectées et durent généralement jusqu’à deux semaines. Durant cette période, un test de dépistage du VIH pourrait ne pas détecter l’affection comme le corps ne produit pas encore suffisamment d’anticorps, mais il est déjà possible de transmettre le VIH à une autre personne.
Si le VIH n’à pas été diagnostiqué, il est possible de continuer à se sentir très bien pendant plusieurs années avant de ressentir des effets de l’infection, c’est la période asymptomatique. Durant cette période, il est possible de transmettre le VIH à une autre personne même si aucun symptôme n'est ressenti.
Sans traitement, le système immunitaire fini par s’affaiblir et perdre du terrain face au virus. L'apparition de symptômes commence alors à se faire. C'est la phase symptômatique. Il est alors possible d’avoir des symptômes comme des ganglions enflés, des sueurs nocturnes, de la fièvre, de la diarrhée, une perte de poids, des infections vaginales aux levures ou une candidose buccale (muguet). S'affaiblissant, le système immunitaire est de moins en moins en mesure de défendre le corps contre des infections opportunistes, le nombre de lymphocites CD4 étant en chute.
S’il n’est pas détecté et traité, le VIH peut répendre son infection jusqu’au stade 4 , le sida. Ce stade est lié à une liste médicalement établie de maladies graves et souvent mortelles. Il s’agit toutefois d’un stade rarement atteint de nos jours au Canada.
Une personne vivant avec le VIH peut donc ne pas vivre avec le SIDA.
Il n’existe à ce jour, aucun traitement pour guérir du VIH, mais des médicaments permettent aujourd’hui de contrôler celui-ci et de vivre longtemps en bonne santé, sans le transmettre à des partenaires ou au bébé, dans le cas d’une grossesse.
L’objectif du virus est de se répliquer dans le corps en utilisant le système immunitaire de l’organisme et en détruisant celui-ci. Ce phénomène s’appelle réplication virale. Le traitement du VIH permet de stopper ce phénomène, permettant au système immunitaire de reprendre sa force. Cela mène à une amélioration globale de la santé et de la qualité de vie de la personne infectée. Le traitement du VIH permet également la prévention de la transmission par l’obtention d’une charge virale indétectable. Voir Indétectable= Intransmissible
Plusieurs options de traitements sont possibles et la combinaison de médicaments choisie sera déterminée avec le médecin et le microbiologiste en fonction du génotype de VIH contracté, de la résistance médicamenteuse, l’hypersensibilité à l’abacavir, les interactions médicamenteuses, d’autres problèmes de santé et la grossesse.
Les nombreuses possibilités de traitement permettent des options en cas de développement d’une résistance médicamenteuse.
Il est important de débuter le traitement le plus tôt possible lorsque la personne est prête à suivre l’observance médicamenteuse, c’est-à-dire à prendre ses médicaments comme prescrits en jour et en heures, afin de diminuer sa charge virale et les risques de transmission.
Le traitement du VIH par prise d’antirétroviraux (TAR) chez les personnes qui vivent avec le VIH,
La prophylaxie préexposition appellée PrEP, pour les personnes qui ne vivent pas avec le VIH, mais qui y seront exposé. Pour en savoir plus, consultez la section PrEP un peu plus bas.
L’utilisation d’un condom, qu’il soit interne ou externe, réduit les risques de contracter le VIH ainsi que les autres ITSS en créant une barrière physique avec les liquides biologiques lors des activités sexuelles. Il s’agit d’une stratégie hautement efficace de prévention de la transmission du VIH.
Des stratégies supplémentaires peuvent contribuer à diminuer les risques de transmission du VIH dans les pratiques sexuelles.
La PPE est un médicament antirétroviral pour les personnes séronégatives qui croient avoir été en contact avec une personne vivant avec le VIH. Il ne s’agit pas d’un traitement qui peut être pris à long terme pour prévenir la transmission. Pour les réponses à vos questions, consultez la section PPE un peu plus bas.
Il existe une diversité de pratiques sexuelles qui comportent des risques de transmission différents. Connaitre les risques associés à chaque pratique permet de faire un choix éclairé par rapport aux pratiques à adopter, en considération de ces risques. Parmi les pratiques à très faibles risques, la masturbation mutuelle et le sexe oral comportent des risques presque nuls de transmission du VIH. Au contraire, recevoir une pénétration anale est la pratique qui représente le risque le plus grand, soit un risque de 1/71 de contracter le VIH à chaque exposition. Entre les deux, avoir du sexe anal pénétrant, ou du sexe vaginal réceptif ou pénétrant expose à des risques allant de 1/909 à 1/2500 de contracter le VIH à chaque exposition. Le risque augmente également en fonction du nombre d’expositions, soit le nombre de chacun de ces actes sexuels.
Le sérotriage est une pratique qui repose sur le fait de connaitre son statut sérologique et celui de saon·ses partenaire·s sexuel·le·s avec certitude. Il contribue à faire un choix éclairé quant aux pratiques sexuelles que l’on choisi d’adopter. Cette pratique consiste donc à choisir saon·ses partenaire·s sexuel·le·s et ses méthodes de prévention en fonction de son statut sérologique et celui de saon·ses partenaire·s sexuel·le·s. De ce fait, le sérotriage peut vouloir dire choisir d’avoir uniquement des partenaires que l’on sait séronégatif pour une personne séronégative ou choisir des partenaires séropositifs pour une personne séropositive. Le fait d’avoir le même statut sérologique permet de diminuer les risques, soit de contracter le VIH ou de le transmettre.
Le sérotriage peut aussi être utilisé en lien avec d’autres moyens de prévention hautement efficaces comme la PrEP ou le TAR. Ainsi, une personne séronégative peut choisir d’avoir des relations sexuelles avec une personne séropositive ayant une charge virale indétectable grâce au TAR. Également, une personne séropositive peut choisir de n’avoir qu’uniquement des partenaires utilisant la PrEP. De ce fait, les risques de transmission sont réduits.
L’infection par une ITSS augmente les risques de transmission des ITSS et du VIH. De ce fait, se faire tester régulièrement pour les ITSS et le VIH permet de prévenir les transmissions en connaissant, entre autres, son statut sérologique.
Des chercheurs ont démontré l’avantage de la circoncision du pénis pour les hommes qui ont des pratiques sexuelles pénétrantes. En effet, ils avancent que la circoncision diminuerait les risques de contracter le VIH dans les pratiques pénétrantes en retirant une porte d’entrée du virus, soit les muqueuses du prépuce. Il ne s’agit toutefois pas d’une méthode de protection hautement efficace en soit.
L’utilisation d’un lubrifiant facilite le glissement et la pénétration, en réduisant la friction. De ce fait, les risques de déchirures sont alors réduits lors de l’activité sexuelle, ce qui est une voie d’entrée pour le virus.
-Connaitre les moyens de prévention et choisir ceux qui s'appliquent à soi.-
Le sang fait parti des liquides biologiques porteurs du VIH. Le contact avec le sang d'une personne séropositive met donc a risque de contracter le VIH.
Dans un contexte de consommation de drogues par injection ou d'inhalation, le VIH peut se transmettre. Afin de diminuer les risques de transmission du VIH ou de l'hépatite C;
Le VIH peut etre transmis de la personne enceinte vers de bébé durant la grossesse, a l'accouchement et lors de l'allaitement.
Il existe de nos jours des moyens de diminuer grandement les risques de transmission du VIH au bébé lors de la conception et/ou l'accouchement que ce soit la personne qui porte l'enfant ou le partenaire dont proviennent les spermatozoides qui est séropositive.
Lorsque la personne qui porte le bébé est séropositive, il est important de suivre un traitement d'antirétroviraux. Le traitement d'antirétroviraux, l'accouchement par césarienne et la nutrition avec du lait maternisé réduiront les risques de transmission à l'enfant à moins de 1% contre 42% si ces mesures ne sont pas respectées.
Si la personne séronégative est celle dont provient le sperme, il y a aussi des alternatives comme le lavage du sperme qui sont dorénavent disponibles. Informez-vous auprès de vos assurances concernant la prise en charge possible de ces coûts.
Surtout, si vous ou votre partenaire êtes sépositif·ve et que vous planifiez concevoir un enfant, consultez votre médecin. Il·elle saura vous informer à se propos et vous exposer vos options.
• La criminalisation du VIH réfère à l’obligation juridique pour les personnes vivant avec le VIH de divulguer leur séropositivité à leurs partenaires avant un rapport sexuel comportant une « possibilité réaliste de transmission du VIH » [1].
• Si une personne ment, cache ou omet de dévoiler sa séropositivité au VIH à son partenaire avant une relation sexuelle dans des circonstances où il y a « possibilité réaliste de transmission du VIH », elle peut être accusée et poursuivie au criminel pour voies de fait graves ou agression sexuelle [1].
• Les poursuites et les accusations peuvent être entamées même s’il n’y avait aucune intention de porter préjudice au partenaire sexuel et même s’il n’y a pas eu transmission du VIH [1].
• Malheureusement, il n’y a pas vraiment de définition claire de ce qu’est une possibilité réaliste [1]. Toutefois, il n’y a pas de possibilité réaliste de transmission du VIH si la charge virale est « faible » ET que le condom est utilisé lors des relations sexuelles vaginales. Si une de ces deux conditions n’est pas respectée, il y a obligation de dévoiler sa séropositivité à son ou sa partenaire.
• Les tribunaux n’ont pas statué sur l’obligation de dévoiler sa séropositivité dans des contextes autres que les relations sexuelles vaginales [1]. Cela n’empêche pas qu’une personne peut être poursuivie et accusée au criminel pour non-divulgation du VIH dans le cadre d’autres types d’activités sexuelles. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à prendre contact avec les intervenant.es de Sphère.
• Une charge virale « faible » ne signifie pas « indétectable » [3].
• Bien que les tribunaux n’aient pas encore statué à ce sujet, une charge virale « faible » fait minimalement référence à moins de 1 500 copies de virus par ml de sang [3].
Les maladies à déclaration obligatoire aussi appellées MADO sont « des maladies transmissibles qui ont été identifiées par les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que par les territoires comme étant prioritaires dans le cadre des efforts de surveillance et de contrôle ». Il s'agit de maladies contagieuses que l'on croyait contrôlées ou éteintes, dans la plupart des cas, comme la malaria ou la rougeole. Le gouvernement du Québec à établi sa liste de MADO qui doivent être déclarées obligatoirement.
Le VIH ne fait pas partie des maladies à déclaration obligatoire au Québec, sauf dans le cas où une personne vivant avec le VIH a donné ou reçu du sang, des produits sanguins, des organes ou des tissus. Le médecin doit alors légalement transmettre l'information sur les dons et réceptions de sang, produits sanguins, organes ou tissus.
Toutefois, au Québec, il existe un système de surveillance continue du VIH/SIDA. Chaque personne qui reçoit un diagnostic de VIH doit être signalée au Directeur national de la santé publique. Ce signalement est non nominal, c'est-à-dire qu'il ne révèle pas l'identité de la personne, mais seulement quelques données comme le sexe et l'âge à des fins statistiques.
Le statut sérologique d'une personne est une information confidentielle qui ne peut être révélée sans le consentement de l'individu sauf dans de rares situations où la loi l'oblige.
Les situations où votre statut sérologique peut vous être légalement demandé au Canada sont les suivantes:
Les 39 millions de personnes décédées du sida dans le monde étaient de trop. Ainsi, d'ici 2020, l'on souhaite que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et soient diagnositiquées. Par la suite, on souhaite que 90% des personnes vivant avec le VIH soient sous traitement antirétroviral durable. Et, enfin, il est souhaité que 90% des gens sous traitement se retrouvent avec une charge virale indétectable.