Fermeture massive des salons de massages à Laval : Mais qui s’est soucié du sort de ces femmes ?

Mardi dernier, des représentants de la Ville de Laval annonçaient l’adoption des modifications à la règlementation municipale ainsi que les mesures drastiques mises sur pied dans le but de «vider» leur ville des établissements à caractère sexuel. Justifiant leurs actions dans un but de contrer l’exploitation sexuelle, les représentants municipaux semblent se réjouir de ces nouveaux dispositifs. La Ville s’appuie sur cette argumentation alors que les représentants admettent d’emblée qu’aucune donnée probante ne confirme cette réalité. Concrètement, aucune personne exploitée ne bénéficiera de l’adoption de ce règlement.  Dans les faits, ces mesures contraignantes ne font que diminuer la sécurité de ces femmes, augmenter leurs risques d’être exposer à la violence et contribuer à la stigmatisation des femmes travaillant dans l’industrie. L’envers pervers de ce système d’exclusion et de répression que choisi d’utiliser la Ville de Laval pour faire le «ménage» a été démontrer par plusieurs grandes organisations en défense de droit et d’égalité.

Projet Vénus dénonce les impacts de cette nouvelle réglementation et les conséquences que doivent subir ces travailleuses dans l’industrie du sexe mais aussi toutes personnes gravitant autour des établissements à caractère érotique. Concrètement, des centaines de femmes ont perdus leurs emplois au cours des dernières semaines. Il s’agit de centaines de mères, de grand-mères, de sœurs, d’étudiantes, qui ont été, du jour au lendemain, mises à la porte et se retrouvent ainsi au pied du mur, sans possibilité de prendre le temps d’élaborer un plan B. Des propriétaires d’établissement, responsables de baux commerciaux, se voient forcés d’envisager la faillite due aux pénalités liées à de tel bris de contrat. De plus, ces mesures renforcent la méfiance qu’ont ces travailleuses envers le corps policer ce qui rend difficile le recours à leurs services en cas de besoin. Contrairement à ce que les représentants municipaux veulent laisser croire, la situation de précarité dans laquelle ces femmes sont placées les rend plus à risque de subir de l’exploitation sexuelle. Ces salons de massage offrent une sécurité aux femmes, ils leur permettent, de diminuer les risques de subir de la violence et d’agir ensemble si un problème avec un client survient. Ces lieux permettent aux femmes de travailler dans un endroit sécuritaire et salubre où elles peuvent discuter des limites de leurs services.

La décision de la Ville de Laval, sa façon de procéder ainsi que les répercussions sont d’autant plus indignant dans le contexte mondial actuel où les représentants de la communauté, appuyés par Amnesty International, l’ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la santé et Human Rights Watch,  luttent pour la décriminalisation du travail du sexe.

Nous demandons que la Ville de Laval suspende l’application de la nouvelle règlementation touchant les établissements à caractère érotique et qu’elle engage le dialogue avec la communauté des travailleuses de l’industrie du sexe et les organismes œuvrant auprès de cette communauté.

 

Projet Vénus
Projet d’intervention et de prévention auprès des travailleuses dans l’industrie du sexe à Laval.

 

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